Sans dates ni idées fixes
25 décembre - 181225
En quelques mots...
Dans l’abstrait tout va bien. On peut être pour l’entreprenariat et y voir une valeur de gauche comme je l’ai écrit il y a quelques années déjà. On peut, sans sourciller, lire ce qui se passe en ce moment comme un rejet du système reposant sur les excés du capitalisme tel qu’il est pratiqué de façon dominante dans le monde d’aujourd’hui (gardons sa définition pour des moments plus tranquilles). On peut dénoncer l’arrogance des élites “trop intelligentes et trop subtiles” pour ce peuple qui ne les mérite pas, selon elles. On peut s’inquiéter des dérives racistes, xénophobes, anti-sémites des dernières manifestations.
Mais on n’a pas le droit d’ignorer l’obligation de tout revoir
Privilégié dans ma façon de vivre, plus habitué par mes expériences professionnelles aux misères du tiers-monde qu’à celles de l’Europe, je dois avouer que les informations publiées “autour” du mouvement des Gilets Jaunes me forcent à regarder une réalité sociale que je ne voyais pas, que je n’imaginais pas.
Le drame des délogés de Marseille continue : “Tous avouent une immense fatigue morale. Assimina M’Roivili, 23 ans, vit avec ses parents et ses trois frères et sœur. Depuis vingt-sept ans, ses parents louaient un T3 au 69, rue d’Aubagne, un immeuble « déconstruit » le 7 novembre afin de garantir la sécurité des secouristes qui fouillaient alors les décombres. « On est à plus d’un mois de l’effondrement, dit Assimina, et on en est toujours au même stade. Personne ne répond à nos attentes, à nos besoins, à nos questions surtout. » Avec le sentiment d’être « des pantins ».”
Il ne s’agit pas d’une exception. Il y a plus d’appartements insalubres à Paris qu’à Marseille. C’est pire en Seine-Saint-Denis. Et “la dégradation de l’habitat est plus rapide que les efforts fournis pour résorber l’insalubrité. « Au fur et à mesure que nous traitons des immeubles, d’autres surgissent et nous ne parvenons pas à faire reculer vraiment le phénomène », explique Laurent Russier, maire (PCF) de Saint-Denis. « C’est comme essayer d’éteindre un feu de forêt avec un arrosoir », confirme Claude Capillon, maire (LR) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui a dû, le 22 novembre, faire évacuer en vingt-quatre heures la centaine d’occupants de l’ensemble d’immeubles du 21, rue des Deux-Communes, menacé d’écroulement.” Seuls Gagnants : les marchands de sommeil.
En quelques liens...
Où l’on voit revenir les classes sociales au petit trop.
Quand les lecteurs du Monde s’arrachent les cheveux devant le budget d’un couple qui passe au rouge le 15 du mois.
J’en garde deux passages :
« Se demander si les pauvres ne font pas n’importe quoi avec leur argent est une question très ancienne », rappelle Jeanne Lazarus, sociologue au CNRS.
Recontacté après la parution de l’article, Arnaud assure que les commentaires virulents « lui passent complètement au-dessus ». A ceux qui les jugent, il répond simplement ceci : « Si les gens veulent échanger, je prends leur vie sans hésiter. »
Comment meurent les démocraties
Il y a un livre avec ce titre (en anglais : How Democracies Die). La grande nouveauté, depuis la fin de la guerre froide est que leur disparition “n’est pas le fait de généraux ou de soldats mais de gouvernements élus”. Les exemples ne manquent pas : Hongrie, Pologne, Russie, Turquie, Vénézuéla, Nicaragua, Sri Lanka, Philippines etc. Nous parlons de démocratures ou de régimes illiberaux. En fait elles “déclinent plus qu’elles ne meurent”. Une des réflexions intéressantes que l’on peut en tirer c’est que Trump est moins la cause de plein des problèmes qu’on lui attribue que le révélateur. C’est plus inquiétant que rassurant.
Citynnovation
Boring, la compagnie d’Elon Musk qui se propose de faire rouler les automobilistes à toute vitesse sous terre vient de faire son premier test sous Los Angeles. Coût le l’opération : 1 milliard de dollars le mile. Le coût des lignes de bus à haut niveau de service est estimé à 11,5 millions de dollars en moyenne pour la même distance. Ils permettent de voir le paysage et de ne pas être seul. Ce qui fait peur aux Californiens les plus riches