Elles sont partout... ≈050
Où il est montré que le duel sino-américain peut mettre en danger l'accès de millions de jeunes à leur app préférée, que Washington utilise Microsoft et que l'IA peut être utilisée bêtement
Vous en en êtes submergé.e.s, mais les informations importantes concernant les technologies à l’heure de l’intelligence artificielle (Tech@IA) sont traitées d’une telle façon qu’il est difficile d’en mesurer l’impact réel sur nos vies privées, la politique et la planète. C’est préoccupant.
Elles sont partout
Prenons deux actus récentes : l’adoption, aux États-Unis, d’une loi d’aide militaire à l’Ukraine, Israël et, un peu moindre, à Taiwan qui pourrait affecter le mode de vie de 300 millions de jeunes Américains et Européens, ainsi qu’un gros investissement de Microsoft aux Émirats Arabes Unis (Abu Dhabi en l’occurence) dont je me demande comment il peut ne pas aggraver la crise climatique.
Vous avez sans doute vu, lu ou entendu la première, abordée dans la couverture internationale de nos médias. Il était plus difficile de repérer la seconde, traitée avec les infos concernant les grands mouvements d’argent qui nous dépassent ou les développements de l’intelligence artificielle à laquelle nous ne faisons encore que prudemment attention. Elles marquent pourtant des points d’inflexion susceptibles de peser dans nos vies et sur l’évolution de la situation planétaire. Les deux sont importantes en termes de technologie et de politique.
Loi TikTok - La nouvelle loi passée à Wahington contenait - outre tout ce que vous en savez - une disposition dont on n’a parlé que dans les rubriques technologiques : la menace d’interdiction de TikTok, ce programme de courtes vidéos devenu une des sources préférées d’expression des jeunes et un moyen de les atteindre en publiant dans un langage qui leur convient.
Ils sont 170 millions aux États-Unis et 135 millions en Europe.
L’argument est que l’entreprise mère est chinoise (ByteDance), que le gouvernement de ce pays peut ainsi ausculter à loisir ce qui se dit et se sent en Occident qu’il combat, qu’il pourrait s’en servir pour l’influencer le moment venu, s’il ne le fait pas déjà. Ça permet aussi aux Big Tech américaines de souffler face à un concurrent qui les dépasse.
Démocrates et Républicains se sont mis d’accord pour sommer la maison mère de vendre TiKTok à uneentreprise non chinoise dans un délai d’un an (360 jours maximum pour être exact). Les pressions pour que l’Europe agisse dans le même sens ne manquent pas.
Microsoft joker de la diplomatie américaine - D’un montant de 1,5 milliard de dollars l’Investissement de Microsoft dans l’entreprise G42 d’Abu Dhabi va aider ce pays à s’insérer sur l’échiquier mondial autrement qu’avec son seul pétrole. Bien vu.
Attention, s’il s’agit de créer des data centers géants pour préparer une transition vers un monde dans lequel la richesse proviendra d’autres ressources que les énergies fossiles, il va falloir les refroidir… comme toujours. Dans une région où l'eau est bien plus rare que le pétrole on se demande comment le problème sera résolu. Faute d'informations fiables j'en suis réduit à me dire qu'il va falloir beaucoup, vraiment beaucoup d’air conditionné pour préserver le bon fonctionnement des machines.
Washington a de bonnes raisons de rester discret. La participation de Microsoft - fortement poussée et soutenue, presque imposée par le Département d’État - s’accompagne d’un condition drastique : que ce développement se fasse sans la moindre participation chinoise.
En clair - Application préférée d’1,4 milliards de jeunes dans le monde, affrontements US-Chine, coup de pouce dans l’utilisation des énergies fossiles, re-positionnement du monde arabe sur l’échiquier planétaire : technologies digitales et intelligences artificielles sont bien partout…
Si ça vous turlupine, n'hésitez pas à demander des compléments d'information à Google, Perplexity.ia ou votre source préférée.
Bêtes dans l’utilisation des IA !
C’est, sans la moindre intention d’offenser, ce qui est arrivé à un groupe de catholiques américains qui n’ont rien trouvé de mieux que de déguiser une intelligence artificielle en prêtre catholique baptisé Father Justin. Ça permettait à l’organisation responsable, Catholic Answers, d’atteindre plus de monde à moindre coût. Efficacité, combien de conneries ne sont-elles pas commises en ton nom ?
Jugez vous-mêmes. Le succès n’aura duré que deux jours à peine, jusqu’au moment où plus d’un.e croyant.e a demandé « l’absolution sacramentelle » à Justin qui affirmait avoir été ordonné prêtre à Rome. Ce qui, bien évidemment, n’était pas le cas. « Dans l'Église catholique, la confession est l'un des sept sacrements. Elle consiste pour le fidèle à avouer ses péchés à un prêtre (et seulement à un prêtre) qui lui donne l’absolution, c’est-à-dire le pardon de Dieu, » explique le Figaro source fiable en la matière.
Rapidement défroqué, Justin n’est plus qu’un théologien laïc… très calé.
Pour en savoir plus, outre le Figaro, tapez simplement « Father Justin ».
Utile : Tout comprendre le temps de se faire un café
Vidéo : comprendre l’IA en 2min30 de FenêtreSur
Allez donc voir, c’est bien foutu.
Très intéressant et clair, comme d'habitude! Salut. C. Gabetta