Gazette de Pi #15 - La tech peut aider les victimes de violences sexuelles… et pas que
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Bonjour, je reprends la publication de ma newsletter avec un nouveau nom et une perspective plus large, mais la même curiosité, le même regard ouvert et critique... Je serais désolé si vous vous désabonniez mais vous trouverez comment le faire, très simplement, en bas de page.
Chronique : La tech peut aider les victimes de violences sexuelles… et pas que
La conférence annuelle organisée par Netexplo.org sur les tendances des innovations dans le monde s’est tenue cette semaine. Un rappel de la multiplicité des innovations technologiques utiles. Le premier prix a d’ailleurs été remis à Smashboard.org une plateforme globale de soutien à toutes les victimes de violences sexuelles. Elle nous vient d’Inde où plus de 160 millions de femmes ont déjà un smartphone.
Avantages : sentiment d’appartenance à une communauté, et communications sécurisées (blockchain) permettant d’accéder à de l’aide sans se faire repérer, explique le livre The New Now, publié à cette occasion et dans lequel on trouve plus de 100 innovations ramassées dans les filets du réseau Netexplo.
Toutes les promesses ne seront pas tenues. Mais certaines le seront, et des solutions à des problèmes sur lesquels nous ne nous penchons pas encore verront le jour.
Deux raisons de s’y intéresser
La méga tendance mise en perspective par Sylvain Louradour, l’auteur du livre, est notre entrée dans une nouvelle étape du recours à l’intelligence artificielle. Moins de questions sur comment ça marche, plus d’applications à la solution de problèmes concrets : santé, inégalités, crise climatique entre autres. Nous y sommes donc et devons en comprendre les implications.
Conséquence préoccupante : la distance entre ceux qui foncent et ceux qui traînent des pieds s’accroît de plus en plus vite. C’est pour cela que nous devons faire l’effort de nous informer et d’essayer de comprendre comment et à quoi c’est utilisé, ce qui se joue.
Heureusement le livre nous propose dans sa dernière partie « Hope in translation » différentes façons de capter les intelligences au service d’une technologie inclusive : traductions, hybridations et même transgressions sans lesquelles on ne peut pas envisager des lendemains différents.
PS - Je fais partie des « experts » de Netexplo.org où vous trouverez le livre The New Now (en français et anglais), mais n’écris ces lignes que parce que j’en ai envie et suis totalement convaincu de ce que vous venez de lire…
>>> A quoi cela vous fait-il penser ? Allez donc plus loin…
Faitincelles
Commentariat : La tech a bon dos mais quid de l’argent ?
Y en a marre des commentaires. Le Monde a bien raison d’en dénoncer le « brouhaha permanent » sans vrai valeur informative. Mais d’où cela vient-il ? Des réseaux sociaux, si l’on en croit Nicolas Truong. Du formatage qu’ils imposent et nous forcent à « penser en 280 caractères », de leur horizontalité qui permet à « n’importe qui » de s’exprimer, de ce « paradigme cybernétique » qui fait trop de place à l’émotion.
Pas si simple! C’est à la télé que nous devons les formats ou formules ultra-court.e.s - « sound bite » en anglais - car tous les médias puisent dans notre temps d’attention qui est limité.
Pourquoi rectifier le tir ? Parce que l’essentiel est ailleurs. Les commentaires coûtent moins cher que les reportages et suscitent plus de passions. La technologie n’est qu’un outil. La motivation vient de la recherche du profit ou du besoin de faire des économies. Les plateformes de réseaux sociaux sont maintenant copiées par les médias parce qu’elles ont compris que pour maintenir l’attention de l’audience - source de revenus - il faut la provoquer, d’abord par des opinions puis par des « fake news ». Selon une étude récente, « le populisme de droite est toujours plus engageant », surtout quand il se fait porteur de désinformation.
De Joe Biden à Président Biden. Comment a-t-il tant change ?
Ezra Klein, un des meilleurs chroniqueurs du New York Times, nous explique pourquoi l’ex-modéré surprend par son bouleversement du rapport à l’État tel qu’on le concevait depuis Reagan. A l’intransigeance des Républicains, problème strictement local, il faut ajouter le fait qu’il est entouré de jeunes qui ont vu la monté des inégalités causées par le système antérieur. Biden est aussi un vrai politicien qui, tout en écoutant les économistes, ne manque jamais d’évaluer le coût ou la valeur politique de ce qu’il met en oeuvre. Objectif : empêcher le retour d’une droite trumpienne.
Pourquoi ça nous concerne ? Parce que le modèle économique en question a sévi ailleurs et que le retournement sera probablement copié. D’autant plus qu’il a été déclenché par le COVID 19 plus la crise climatique… qui ont sévi partout.
Pi Mindset - Pas urgent mais essentiel
Feuille de route : une béquille qui n’aide pas
Souvent utilisée pour s'attaquer à un problème sérieux, la formule « feuille de route » contient un plan, un objectif et des étapes pour y parvenir. La démarche suppose qu'on connaît, ou peut connaître, les différentes composantes des problèmes à résoudre, mais ne tient pas compte de leur nature dynamique, du fait qu'ils évoluent dans des contextes eux-mêmes changeants. Elle ignore que nous vivons dans un monde d’emboîtements dynamiques de flux et d’interactions, caractéristiques de la complexité de tout ce qui vit.
Investisseur dans des initiatives pour contribuer à régler la crise climatique Dominic Hofstetter explique les limites de l'approche "planifiante" et propose d'utiliser la puissance des scénarios (inventés par Shell) et du récit pour envisager le futur de façon non déterministe et donc laisser leur place aux possibilités du changement.
On ne peut pas résoudre un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré – Einstein