Musk, son écosystème, son secret ≈057
Elon Musk… vous pouvez le trouver génial, dangereux ou les deux à la fois. Plutôt que de s'accrocher là-dessus, je vous propose une explication de sa méthode. Elle peut nous être utile à tous.
La première qualité d’Elon Musk est d’inventer des systèmes permettant de produire de façon plus efficace (la carrosserie des Tesla ou la fusée Starship, par exemple) à peu près tout ce qui l’intéresse.
Mais sa plus grande trouvaille réside dans l’écosystème qu’il a construit, comment chacune de ses entreprises renforce les autres avec, toujours, recours à l'intelligence artificielle.
Il fait de son « génie » une carte de visite rabâchée à plus de 150 millions de « followers » sur X (ex Twitter) et largement reprise par les médias qui se font un plaisir de lui servir d’idiot utile… comme je suis conscient de le faire à l’instant ;-( avec, quand même l’intention de vous informer, mais aussi de vous être utile.
« Génie » mais, paraphrasant la sentence de Thomas Edison (bon parrain en l’occurrence), il me semble que, dans son cas, la recette est 1% d’inspiration et 99% de connexions. (ce qui ne l’empêche pas de transpirer, car il bosse le diable).
« X » et « link », clins d’oeil révélateurs
Tesla, sa fabrique de voitures électriques intelligentes aux lignes futuristes, est la partie flashante d’un énorme effort de développement de batteries leur permettant de tenir plus longtemps la route. Et pas que, comme nous le verrons aussitôt après avoir dressé la liste de ses autres atouts.
Space X fabrique les fusées ultra puissantes et réutilisables (donc économiques);
Le réseau de satellites Starlink mis en orbite par SpaceX, représente 50% de tous ceux qui tournent autour de notre planète. Leur nombre, 6.000 aujourd’hui, devrait atteindre 17.000 en 2028 puis dépasser 40.000;
Neuralink développe des interfaces cerveau-ordinateur implantables permettant une communication directe entre le cerveau humain et des dispositifs externes : données et communications;
La Boring company sait construire des réseaux de tunnels en profondeur;
X, son réseau social, reste l’indestructible place publique sur laquelle on ne peut s’empêcher de débattre même quand on n'apprécie pas ce qu'il en fait;
Début septembre, la startup xAI a lancé Colossus, présenté comme le plus grand « calculateur », « ordinateur » ou « data center » du monde. Il a été construit et rendu opérationnel en 122 jours seulement. Qui dit « efficacité » ?
Musk a annoncé dans la foulée qu’il s’apprête à lancer un vol en direction de Mars dans quatre ans, premier pas vers son objectif de colonisation de la planète.
Détails qui m’amusent, plusieurs de ces entreprises contiennent le mot « link », et X représente de la façon la plus simple possible un plexus de connexions.
Creusons un peu.
Les connexions inter-entreprises sont la force du dispositif
Chacune peut être utilisée comme moteur d’appoint pour pousser la dynamique d’une ou plusieurs autres et contribuer à la conquête de Mars.
xAI alimente les véhicules autonomes de Tesla et se nourrit des informations qu’ils collectent. Avec des batteries au point le système facilitera le transport sur Mars dans les souterrains construits grâce à la technologie de The Boring Company
L’utilisation de Neuralink semble particulièrement astucieuse. Connectée à xAI elle devrait permettre aux voyageurs de communiquer entre eux et de bénéficier directement de l’aide de l’intelligence artificielle.
« Bien que toutes les entreprises soient juridiquement distinctes, Elon Musk a créé une ensemble capable de concevoir et de construire toutes les pièces maîtresses nécessaires pour se rendre sur Mars et la coloniser. » explique TheMarsBlueprint.com un site spécialisé.
Colonisation est un mot à prendre au pied de la lettre comme le soulignent de nombreux critiques (sur Wikipedia par exemple). Un indice supplémentaire vient d’être donné par le New York Times : Musk créé sa propre entreprise de sécurité appelée Foundation Security (allusion aux romans de science fiction d’Isaac Asimov). Elle contribue à le protéger aujourd’hui ET me semble pouvoir servir à maintenir l’ordre là-bas quand il le faudra.
Pas encore convaincu.e ? C’est que je n’ai pas encore fait intervenir le rachat de Twitter transformé en X. Car il « investit » en politique en mettant le réseau social qu’il possède à disposition de Trump. Ilfinance sa campagne à coups de centaines de millions de dollars et en promet d’organiser un bureau fédéral de l’efficacité au cas où il gagnerait. Un excellent placement en cas de victoire puisque le projet martien dépend des contrats avec le Pentagone et la NASA sur lesquels la Maison Blanche exerce son autorité.
Mais pourquoi, alors, préférer un candidat plutôt que l’autre ?
Parce que si la totalité des humains sont menacés par nos conneries sur terre, il est probable que seule une portion minuscule puisse envisager de s'installer sur Mars avant que la crise climatique atteigne le niveau de catastrophe menaçant l’humanité d’extinction. La durée de chaque voyage est estimée à plusieurs mois et il faut transporter le matériel. La perspective ne concerne donc que Musk et quelques privilégiés choisis parmi les cadres de ses entreprises (comme l’ingénieure Sarah Gillis de SpaceX) qui vient de faire un tour dans l’espace ou des milliardaires (comme Jared Isaacman son compagnon d'échappée) capables de payer leur billet. Rappelez-vous l’hilarant et dramatique Don’t Look Up…
Or des gens plus raisonnables (même Jeff Bezos fondateur d’Amazon, intéressé lui-même par la conquête spatiale) estiment préférable de mieux préparer la terre aux catastrophes ou, mieux encore, de tout faire pour les éviter, que de transporter une poignée d’humains riches et cyborgisés (Neuralink) sur d’autres planètes.
Nous touchons là des questions sociétales, voire philosophiques face auxquelles Musk se sent mieux avec la droite extrême et cinglée qu’avec des gens dont vous me pardonnerez de dire qu’ils sont plus « terre à terre » (pun intended comme on dit en anglais).
Deux idées simples à retenir
L’IA jouera, bien évidemment, un rôle croissant dans le futur mais il serait erroné de ne faire attention qu’à son fonctionnement ou son impact direct. Le plus intéressant est son utilisation dans autant de domaines que possible.
Prendre en compte les choses, les gens ou les entreprises, voire les additionner, en dresser des listes, ne suffit pas à comprendre la dynamique de notre monde. Il faut aussi prendre en compte ce que j’appelle leur plexité, le potentiel dynamique de leurs réseaux de connexions. Une bonne méthode pour organiser les activités de chacun.e d’entre nous.
Dites-moi ce que ça vous inspire…
Mr Musk aime controller et etudier les flows d'information, de preference en temps reel.
. Interface entre le cerveau humain et la machine (Neuralink)
. social interface entre nous tous (X)
. Live Meta data. "Qui veux quoi et quand" avec Starlink.
A cela s'ajoute le development d'expertise des procedes de traitement de cette information (program Full Self Driving de Tesla, X.ai et son super computer.)
En quelque sorte Les entreprises de Mr Musk accumulent "connection awareness" et les utilisent pour devenir plus....intelligentes. C'est un peux ce que fait un cerveau qui se develope.
Ca me rappelle un peux l'evolution vers le Point Omega de Teilhard de Chardin, une progression vers toujours plus de awareness.
Marc Anselme